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>>>  trace 3. Tous les haïkus sont permis. Samedi 14 janvier 2017 - forêt Vatable, 3-Ilets

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Cet atelier croise toutes nos langues avec des constellations d’univers : la forme courte du haïku, visant l’essence des choses, le créole dont la langue se déploie généreusement à l'image des branches du Voyageur, mais aussi nos langues imaginaires, natales, apprises, voulues. Comment retracer dans sa langue à soi la singularité et l’étrangeté, l’accent, l’intonation d'une autre langue ? Comment faire cohabiter, dire et traduire des sphères culturelles divergentes et complémentaires ? Comment l’imaginaire et l’audace permettent-ils au poseur de mots de traverser les langues et de faire émerger ses identités multiples dans une poétique naturelle ?

Isabelle Kanor

avec Christiane, Sophie Fred, Marie-Line, Lilie Jacky, Dan, Dominique ...   

Si j'étais une langue...

Entre les langues du silence, des oiseaux, de l'universel, de l'image, de boeuf... Lilie, elle, a choisi celle que l'on donne au chat, la langue humble de celui qui ne sait pas et qui attend l'autre pour avancer. Et c'est entre les bonnes mains d'Isabelle que nous nous avons avancé vers ce que nous ne connaissions pas, peu ou mal : le haïku. D'abord, il a fallu s'enfoncer dans le bois, monter-monter, traverser la mangrove, s'y égarer en attrapant des couleurs, des sons, des senteurs, des matières... Remplir son réservoir de mots, de sensations pour ensuite atterrir au bord de la rivière Vatable. Les hommes s'émerveillent devant le ballet des mulets tandis que les femmes studieuses sont déjà en train de griffonner, tordre tête et papier. La question que l'on se pose : "mais quand vont-ils écrire ?" Zip zap wabab, il est temps de lire... Souples comme le vent, nos 2 compères se lancent. Voici leur secret : écrire debout avec peu de doigts et beaucoup d'oreilles et d'yeux. On écarquille les nôtres. Ah ouais !

C'est au bord de la mer que nos pas nous ont menés. Nous nous sommes plantés là, sur des rochers, dans le vent qui soufflait sur nos corps-trompettes.

 

Comment sommes-nous devenus des arbres ? 

Chacun a dessiné et écrit son histoire de piébwa. La pli ka tonbé. Continuer d'écrire. S'arrêter. Ki sa ki fè bri tala ? Ecouter au fond de nos troncs. Continuer à écrire ? Eia boudoum boudoum ! Continuer à écrire tandis que sous un kiosque à côté, tout doucement un groupe d'évangélistes chante des louanges sur un air de flûte des mornes.

La forêt, après l'avoir haikuisée était un peu plus brillante, scintillante de mares, de chemins pavés de racines, de branches qui jouaient zwel-serré, de nos esprits tonbé-léta, possédés par l'écriture.

Conte, rendu by manzelKa

Le carnet de Christiane

extraits de livres lus pendant la trace

Aimé Césaire CAHIER D'UN RETOUR AU PAYS NATAL

Aimé Césaire OISEAUX

Monchoaci LA CASE OU SE TIENT LA LUNE

Monchoaci PRONMÈS

Frankétienne METAMORPHOSES DE L'OISEAU SKIZOPHONE

Saint-John Perse AMERS

animatrices Isabelle & Véronique Kanor

conceptrice Isabelle Kanor

                Le labo des Lettres

Dans un entre mer, terre et ciel
Man la
Je m’enracine Mahogany

Sans toi, c’est le vide
Arbre ki ka ba fri sikré
Zagala kat éléman

Souffle le vent qui résonne
Pou nou vini piébwa
Djab pa Djab

Traverser l’humus vaseux
Maché, maché
Bligidi bligidi

Fè chimen
Ou ja pres rivé
Pres rivé

Arbre solitude
Arbre sérum
Arbre d’éternité

La pluie se froisse
Se défroisse
Où s’abriter ?

Flamboyant tout doubout
Assis au bord de l’âme du monde
Mot inventé, immergé

Pays mêlé, mêlant
Sété piébwa, ailes d’éléphant
Racines poussées sous les pieds

Ababa graine d’idiot
Va par-là
Par- là, par- là !

Rachica choupa kakikalou
C’est le vent papa
Qui ouvre ses ailes

Effacé
Calme
Serein

Je suis
Celle
Arbre.

A la fin de l'atelier, Isabelle K a chopé des fragments de textes, les a mis bout-à-bout : renga ! Créé avec les mots écrits par chacun tout au long de la matinée, voici le

 

poème de l'atelier

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